Origine et signification Cette centrale hydroélectrique est située sur la rivière Saint-Maurice, mise en service en 1940; elle en remplaçait une autre construite au début du siècle qui a fonctionné jusqu'en 1930. En 1943, un cinquième groupe de turbine-alternateur est ajouté aux quatre de l'inauguration, puis un sixième en 1955, donnant une puissance installée de 216 000 kilowatts. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer l'origine du nom La Tuque. Jean-Baptiste Perrault relate dans ses écrits pour l'année 1806 un portage de la Tuque. L'explorateur François Verreault, en 1823-24, explique qu'« un Portage nommé Ushabatshuan (le courant trop fort pour le sauter). Les Voyageurs le nomment La Tuque, à cause d'une Montagne haute, dont le pic ressemble à une Tuque. Ce portage est d'une lieue, avec des fortes côtes à monter.» Un énorme rocher de la forme d'une tuque dominait les chutes à l'endroit où la ville de La Tuque a été établie. La forme de cette masse de pierre rappelait le bonnet de laine en forme de cône que nous appelons ici tuque. Tuc, mot occitan qui signifie sommet, haut rocher, paraît dans la toponymie de la Dordogne, même si l'on ne peut établir de rapport direct avec la désignation québécoise, la coïncidence demeure intéressante. Une autre hypothèse récente, développée par Francis Black, veut que le mot tuque tirerait son origine des bonnets de laine rouge fabriqués dans les villes de Marseille et d'Orléans. Ces coiffures étaient exportées massivement dans les pays arabes, on les qualifiait de bonnets à la Turque. En 1688, Marseille en exportait plus d'un demi million. Ici, un acte notarié de 1726 mentionne tuque, au recensement des biens de Pierre Morant, à Batiscan. Le même notaire, Daniel Normandin, dresse un inventaire du chirurgien Urbain Vincelot, parmi lesquels figurent cinq bonnets à la Turque, en 1716. Ce type de bonnet est retracé dans le stock d'un marchand montréalais de 1687.